Désormais, une grande majorité des personnes qui regardent la télévision reçoivent ces chaînes par internet. Que ce soit par ADSL ou par fibre, la consommation télévisuelle numérique a poussé à l’abandon des très anciennes antennes classiques, les célèbres “râteaux” que l’on pouvait voir sur toutes les habitations équipées d’un poste de télévision.
Cette technologie utilisait le faisceau hertzien, et c’est encore le cas dans certains endroits, mais celui-ci a de nos jours une utilisation limitée, tout du moins pour l’aspect TV. Car aussi surprenant que cela pourrait le paraître, internet se transmet désormais par ce moyen.

C’est quoi le faisceau hertzien (FH) ?

Il faut tout d’abord savoir qu’il existe différents types de fréquences avec un usage différent. Deux catégories permettent de les classer : d’un côté, les fréquences à rayonnements non ionisants et de l’autre celles à rayonnements ionisants (qui peuvent entraîner des modifications moléculaires de la matière vivante). Pour le wifi, ce sont les premières qui sont utilisées, et plus précisément les radiofréquences. Utilisant les infrastructures du réseau hertzien déjà en place, cette solution de déploiement du très haut débit ne demande que peu de mobilisation du génie civil, au contraire de la pose de la fibre qui demande de creuser des tranchées et de raccorder les bâtiments un à un. Les délais d’installation sont bien plus rapides, entre 3 et 8 semaines pour le hertzien en moyenne contre près de plusieurs mois pour la fibre, selon les cas.

batiment fasiceau hertzien

Et ce mode de transmission est de plus en plus prisé, notamment dans le monde de l’éducation (public et privé) qui se doit de faire partie de la révolution numérique en marche. C’est une solution souvent préconisée pour les anciens bâtiments où l’installation d’une fibre est compliqué. En effet, même si les mairies, les Conseils Départementaux ou les Conseils Régionaux financent les équipements permettant d’être reliés à internet, le prix est souvent un frein au déploiement de solutions numériques utiles à tous.

Et c’est là le grand avantage du hertzien, car il ne nécessite pas de déploiement physique entre l’émetteur et le récepteur, ce qui rend son coût de dix fois inférieur au même déploiement par fibre. Cependant, ce réseau hertzien est saturé, à cause des multiples applications qui transitent déjà par ce biais (radio, TV, transmissions militaires, etc.) : il faut donc réserver une plage bien précise de fréquences dont l’exploitation est régulée par des organismes nationaux, afin d’éviter la surexploitation ou les litiges grâce à un plan de fréquences bien établi.

En outre, pas besoin de l’autorisation des propriétaires des terrains traversés pour que les ondes puissent passer. Il faut juste que l’ARCEP (l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes) donne son accord à l’établissement d’une connexion entre deux antennes relais et qu’il n’y ait pas d’obstacles physiques trop importants entre deux. Amener internet dans des secteurs dits difficiles, comme des zones de montagne, n’est donc plus un problème en réutilisant les tours de télécommunication hertzienne déjà en place !

L’avenir des transmissions internet ?

Ce système de propagation des ondes a donc de plus en plus les faveurs de l’Éducation Nationale et des campus universitaires nécessitant une interconnexion entre ses bâtiments. Pourquoi ? Tout simplement, car il y a de nombreux avantages à son utilisation.

La révolution numérique est en marche et elle avance vite, aussi il ne faut pas trop perdre de temps si on désire y prendre part. De nombreux supports nécessitent, de nos jours l’accès à un réseau : les tablettes numériques par exemple qui supportent les cours en ligne, le streaming, pour ne citer que quelques applications. Le wifi est donc devenu primordial pour un établissement public accueillant des élèves, avec cependant quelques contraintes de sécurité comme la nécessité de disposer d’une passerelle de filtrage “guest” (pour répondre notamment à la loi antiterroriste de 2006, et plus exactement à son article 6). En effet, dès lors que l’on donne un accès wifi à une personne extérieure, on se doit de conserver ses logs pendant un an, car les élèves et le personnel sont considérés comme des personnes “extérieures”.

Les Espaces Numériques de Travail (ENT) se répandent de plus en plus et intègrent un ensemble de services numériques, choisis, organisés et mis à disposition de la communauté éducative d’un ou plusieurs établissements scolaires dans un cadre de confiance. Ainsi, l’ENT offre des services pédagogiques : cahier de texte numérique, espaces de travail commun aux élèves, mais également de stockage. Il en va de même pour les enseignants : outils collaboratifs, mais aussi classes virtuelles, etc. Ces services numériques comprennent également l’accompagnement de la vie scolaire en répertoriant les notes, les absences des élèves, les différents emplois du temps, etc., et des outils de communication : messagerie, informations des personnels et des familles, visioconférence, etc.

Les enjeux de la maîtrise du numérique et des technologies doivent ainsi être perçus et compris par les élèves et futurs citoyens. Il est alors indispensable de les accompagner pour une parfaite maîtrise des concepts. Ces derniers leur permettront de devenir des utilisateurs avisés des outils et ressources que l’on retrouvera de manière prépondérante dans une société où l’information et la communication évoluent rapidement.

Pour encore plus de sécurité, le réseau peut être doublé fibre + hertzien : de cette manière, en cas de panne d’un des services internet, la connexion bascule immédiatement sur le deuxième service afin d’éviter la coupure en attendant la résolution du problème ! Le service est ainsi maintenu et permet une connexion permanente, dégagée de la dépendance à un seul réseau (si la fibre a été coupée par des travaux publics ou des intempéries, par exemple).

Qu’observer pour déterminer quel type de réseau choisir ?

Élément à considérer : la latence dans les connexions. Qu’est-ce donc ? Tout simplement, le temps de réaction du système. En effet, avoir accès à internet est une chose, mais encore faut-il y avoir accès rapidement. Ainsi, un réseau hertzien a besoin de moins de points d’accès que le réseau fibre pour se propager. Ce qui est plutôt positif.

En outre, la robustesse d’un réseau est importante. La fibre, qui passe prioritairement en souterrain, est vulnérable aux perturbations et aux dommages alors que le réseau hertzien ne subit que peu de coupures. Et dans le monde de l’Éducation Nationale, une coupure d’accès peut engendrer de gros problèmes à gérer. Si certains craignent cependant la vitesse de transmission par onde hertzienne, ils seront rassurés d’apprendre que le haut débit est accessible même avec une connexion dite “faible”.

Ainsi, les entreprises ou organismes éducatifs qui optaient pour le faisceau hertzien en solution de secours, à force de devoir l’utiliser très souvent pour sa fiabilité, finissent par basculer sur ce système de très haut débit en premier choix.

L’avenir des connexions ?

Cette solution est loin d’être marginale puisqu’elle est utilisée sur les cinq continents et se sert de l’expérience de ses 60 ans d’existence et d’évolution pour constituer plus de la moitié en pourcentage des réseaux des opérateurs Télécom. Incroyable non ? D’ailleurs, le gouvernement français a bien compris la complémentarité du faisceau hertzien avec la fibre optique puisque le Plan National du Très Haut débit stipule que 15% de celui-ci doit lui être dédié !

L’évolution des compétences numériques est un enjeu majeur des prochaines années, et voilà donc pourquoi le faisceau hertzien est la solution la plus envisagée quand un campus désire proposer internet à ses utilisateurs dans l’ensemble de ses bâtiments. Si une personne a encore des doutes sur la faisabilité et la viabilité du faisceau hertzien, faites lui lire cet article. Nul doute que sa vision changera… ou tout au moins, que ces mots le feront réfléchir ! À ce propos, je songe à mettre en place un tel système pour transmettre le wifi dans un parc de 2 hectares…

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